Quelque
chose m’a réveillé. Il est bien trop tôt et la brume matinale ne s’est pas encore
dissipée. Le silence m’entoure. Quelque chose ne tourne pas rond, je me sens
mal, oppressé. Je me lève et je jette un coup d’œil à la fenêtre, je l’aperçois.
Ses détails n’étaient pas clairs, presque une ombre au travers des bois, cela n’a
duré que quelques instants. J’aurais préféré ne jamais voir ce que j’ai aperçu,
ça m’a semblé d’apparence humaine, ça avait une queue et des pattes et ça m’a
vu. Son regard m’a traversé. Des larmes me viennent aux yeux, je me sens en
danger, je le sens proche. Je sais qu’il me voit, je sais qu’il est là, je n’ose
pas bouger, ma respiration se fait haletante, ma vision s’embrume. Je n’ose pas détourner
mon regard. Je ne peux pas, je suis impuissant, je sais qu’il est là, il s’approche.
Je le sens dans mon dos, il ne se montre pas. Je tremble, je me raidis. Me retourner
me serait fatal, j’en suis convaincu. J’attends sans espoir. J’attends qu’il s’avance,
j’attends qu’il me consume. Il ne me reste rien. Je ne peux pas fuir et il est
là. Je sens son souffle, son regard. J’ai arrêté de respirer. Je vais souffrir,
la douleur m’attend, il m’attend. Il est prêt. Il se réjouit. Je suis mort, je
ne suis plus rien.
Un
oiseau crie. Mes parents se lèvent et je les entends. La présence s’efface. Il est
parti. J’expire douloureusement, mes larmes commencent à sécher.
[]
Je ne
sais pas expliquer cette histoire. Ce que je sais c’est que le simple fait de tenter
de me ré imaginer ce que j’ai vu et vécu ce matin-là me pousse à sentir une
présence à mes côtés, à me sentir en danger et des larmes me viennent systématiquement
aux yeux. C’est arrivé lors de l’écriture de cette note et ça revient lorsque je
la relis.
C’est à ce jour la seule ou l’une des
rares choses aptes à me faire pleurer par sa simple évocation.
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