samedi 15 juin 2013

L’esprit s’est égaré

Quelque chose m’a réveillé. Il est bien trop tôt et la brume matinale ne s’est pas encore dissipée. Le silence m’entoure. Quelque chose ne tourne pas rond, je me sens mal, oppressé. Je me lève et je jette un coup d’œil à la fenêtre, je l’aperçois. Ses détails n’étaient pas clairs, presque une ombre au travers des bois, cela n’a duré que quelques instants. J’aurais préféré ne jamais voir ce que j’ai aperçu, ça m’a semblé d’apparence humaine, ça avait une queue et des pattes et ça m’a vu. Son regard m’a traversé. Des larmes me viennent aux yeux, je me sens en danger, je le sens proche. Je sais qu’il me voit, je sais qu’il est là, je n’ose pas bouger, ma respiration se fait haletante,  ma vision s’embrume. Je n’ose pas détourner mon regard. Je ne peux pas, je suis impuissant, je sais qu’il est là, il s’approche. Je le sens dans mon dos, il ne se montre pas. Je tremble, je me raidis. Me retourner me serait fatal, j’en suis convaincu. J’attends sans espoir. J’attends qu’il s’avance, j’attends qu’il me consume. Il ne me reste rien. Je ne peux pas fuir et il est là. Je sens son souffle, son regard. J’ai arrêté de respirer. Je vais souffrir, la douleur m’attend, il m’attend. Il est prêt. Il se réjouit. Je suis mort, je ne suis plus rien.

Un oiseau crie. Mes parents se lèvent et je les entends. La présence s’efface. Il est parti. J’expire douloureusement, mes larmes commencent à sécher.

[]

Je ne sais pas expliquer cette histoire. Ce que je sais c’est que le simple fait de tenter de me ré imaginer ce que j’ai vu et vécu ce matin-là me pousse à sentir une présence à mes côtés, à me sentir en danger et des larmes me viennent systématiquement aux yeux. C’est arrivé lors de l’écriture de cette note et ça revient lorsque je la relis.

C’est à ce jour  la seule ou l’une des rares choses aptes à me faire pleurer par sa simple évocation.

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