vendredi 14 juin 2013

Formation pompier, cours de base II

Mais qu'est-ce qu'un cours de formation pompier?

Après avoir fait part de ta volonté de faire partie du corps pompier, avoir été mesuré, avoir obtenu le matériel et éventuellement participé à quelques exercices tu recevras une feuille d'inscription aux deux cours obligatoires (si tu n'as pas de chance les dates tombent sur ta première semaine de service militaire et tu les renverras à l'année suivante). Peu après, la convocation suivra, avec le plan des journées et un papier à remplir pour les frais de déplacement.

Jour  du cours, matériel complet, livret de service en poche, après avoir révisé diverses notes, départ avec le train de 6h27. Les cours débuteront à 7h45 et se termineront aux alentours de 17h avec une pause d'une heure à midi pour se restaurer. A peine monté je suis déjà en train de m’inquiéter par rapport au test d'entrée, à l'instructeur sur lequel je tomberai ainsi qu'à mes lacunes. Apprendre que l'un de mes collègues a manqué son transport et arrivera une heure en retard me rassure, c'est un peu cruel mais j'apprécie de remarquer que j'aurais pu faire pire.

Arrivée, il y a déjà quelques personnes, des courtes salutations et présentations ont lieu puis nous sommes appelés à monter dans une petite salle. Chaque participant est ensuite appelé à répondre présent et un groupe lui est attribué puis les instructeurs, la secrétaire, l'organisateur et le  responsable du comportement nous sont présentés ("Il faut respecter le respect!"). Un examen écrit portant sur les connaissances acquises pendant le cours de base 1 nous est remis, à compléter dans les 15 minutes qui suivent. Surprise, celui-ci est au mot près le même que j'avais eu à faire en mars lors du premier cours. Il ne me pose pas de difficultés, mais ça ne semble pas être le cas de tous mes camarades, certains sont surs de l'avoir déjà manqué de façon catastrophique; j'en déduis que son importance est au final faible par rapports à d'autres éléments d'évaluation, mais pourquoi  faire un examen en ce cas? Accessoirement, j'apprends qu'il existe de fortes rivalités et refus de collaborer entre différents corps pompiers.

Rassemblement vers les chefs de groupe et déplacement dans un véhicule de transport, direction le premier poste. Il n'est pas loin, tous les postes sont relativement proches du point de départ. Il fait grand soleil, c'est agréable tant que l'on ne porte pas la tenue complète avec le casque, les gants et les bottes, soit pas très souvent au final, on fond malgré l'eau disponible. Présentations personnelles en cercle, puis explications théoriques avec schéma sur un support papier. Suivront l'exemple et enfin l'exercice réel. Les postes pratiques suivent tous le même déroulement : théories, explications et questions, démonstration puis exercice réel.

Engagement du véhicule de première intervention (ce que font les premiers arrivés face à un feu), distribuer les taches lors du trajet, les professionnels lient les positions dans le véhicule à une tache ou des taches particulières, se garer en un point stratégique par rapport au sinistre, dans la mesure du possible du côté opposé à la progression future du feu, le chauffeur est systématiquement machiniste (chef de la machine à pomper l'eau), il n'y a presque pas voire aucun ordre, la rapidité est privilégiée (3 minutes ou moins pour tout installer) et si tu as le malheur d'avoir compris à la lettre la devise de "ne pas courir" sache qu'il fallait comprendre "ne pas se précipiter", un pompier ça court, donc tu cours. Le véhicule nous est présenté, le même est sensé se trouver dans chaque caserne mais à ma connaissance nous n'avons pas ce véhicule et notre matériel est différent, j'admire l'uniformité inexistante autant dans la sécurité, la technique ou le matériel dans cette profession.

Le machiniste doit sortir du véhicule, savoir ou évaluer la nécessité de monter un système d'aspiration d'eau (lorsque la borne a un débit/pression insuffisants ou lorsqu'il n'y a pas de borne, juste de l'eau). Dans le cas où il y a une bonne borne, il décroche le chariot à conduites/tuyaux (dévidoir) et l'écarte légèrement, puis il monte une pièce métallique réduisant le diamètre de la prise d'entrée de sa pompe (réducteur), il ferme les vannes, baisse un levier (débraye) et allume le moteur en appuyant sur un bouton, il débloque le chariot et lie le tuyau d'alimentation à la pompe puis court de façon à bien déployer sa conduite et éviter des nœuds ou plis, synonymes de danger lorsque l'eau remplit le tuyau et le fait partir dans tous les sens (expérience vécue, un tuyau qui part à pleine pression de façon aléatoire ça fait facilement très mal). Ceci fait il décroche la clé pour ouvrir l'hydrante et avec l'extrémité de sa conduite il se dirige vers la borne. Type d'hydrante simple dans le cas présent, ouvrir le capuchon (de manière générale tourner à gauche pour ouvrir quelque chose), ouvrir la vis (valve) d'eau à fond jusqu'à ce que l'eau encore remplie de débris soit sortie (purger une hydrante), la fermer, relier la conduite, ouvrir de nouveau progressivement puis à fond lorsque le tuyau est plein. Retour à la pompe, ouvrir légèrement l'une des vannes pour enlever l'air (purger l'air de la pompe), puis la refermer, relier la conduite qui augmente le débit et mène aux lances à eau (conduite de refoulement) que la seconde équipe présente lui donne en lui donnant un nom numérique, attendre d'entendre "numéro X, de l'eau" puis ouvrir la vanne en répétant le principe appliqué à l'hydrante, progressivement puis à fond en criant la confirmation de ce qu'il a entendu "numéro X, de l'eau". Il relève le levier (embraye) puis règle la pression avec les boutons. Fin du travail du machiniste dans l'exercice.

Simultanément, les autres membres du véhicule sortent, évaluent les distances et l'espace disponible, ouvrent le fourgon, prennent des tuyaux de transport d'eau (conduite de transport), des tuyaux qui mènent aux lances à eau (refoulement), une lance à eau et une pièce métallique pour pouvoir diviser l'eau dans plusiers conduites (division). L'un donne le tuyau de transport au machiniste en lui indiquant ce que c'est et en attendant d'entendre le numéro qui lui est attribué puis il le déploie et le rattache à la pièce métallique que son collègue vient de déposer. Il ferme les vannes de la pièce, se place dessus pour la maintenir au sol lorsque la pression montera et il crie "numéro X, de l'eau". Lorsque l'eau est arrivée, il ouvre la vanne centrale et laisser s'échapper l'eau et l'air (purger la division), puis il la referme. Son collègue, après avoir posé la pièce y a accroché ses tuyaux et a reçu un autre numéro. Il les a ensuite déployés et a monté la lance, il crie maintenant "numéro y, de l'eau" pour avoir de l'eau. Le pompier sur la pièce métallique ouvre la vanne donnant sur le tuyau et confirme en criant "numéro y, de l'eau". Fin du travail de l'équipe dans l'exercice.

[Trop détaillé]

En résumé, le pompier machiniste sort du véhicule et prépare la pompe. Simultanément le second groupe composé de deux personnes ouvre le fourgon et prend des conduites, une lance à eau ainsi qu'une pièce pour pouvoir envoyer ou diviser l'eau dans plusieurs tuyaux et commence à les déployer et les installer. Le machiniste tire une conduite jusqu'à l'hydrante, il prépare l'hydrante, l'ouvre et retourne à sa machine pour y installer la conduite que le second groupe lui tend puis il leur envoie de l'eau. L'un des deux pompiers du second groupe est resté à la division, il ouvre la voie d'eau menant à son collègue et à la lance. Le pompier à la lance a de l'eau, il est prêt à intervenir.

Bilan de l'exercice : aller plus vite, tuyaux pliés, hydrante pas ouverte complétement pour la purger de ses déchets, oubli d'une des étapes pour la préparation de la motopompe, réserve de tuyau pas dépliée dans le sens de l'attaque, répartition des taches chaotique, difficultés à faire certains gestes avec les gants (gants qui, au passage ne sont pas confortables, tiennent mal, ne protègent pas de l'eau et rendent toute prise compliquée), chariot resté bloqué par oubli d'enlever des sécurités, moteur qui ne démarre pas car il faut appuyer longtemps sur le bouton, oubli de vanne de la division restée ouverte, chute, outil réducteur de diamètre oublié sur le tuyau du chariot et chariot qui tombe au sol.

[...]

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